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Différences de réglementations relatives à la profession infirmière en France et en Belgique : démantèlement de la santé française dans le cadre de la guerre cognitive - 17 août 2005

© Isabelle AUBERT-BAUDRON 

            Plusieurs constatations se dégagent de mes différentes expériences  de travail comme infirmière au cours de ces dernières décennies entre 1976 e et 2005, d’abord en psychiatrie publique (15 ans) avec un intermède de trois années en Belgique, de 2000 à fin 2002, puis en France depuis fin 2002. J’ai pu ainsi constater qu’un ensemble de limites à la profession avaient été mises dans notre pays, qui n’existent pas chez nos voisins Wallons et Flamands. En voici l’énumération :

 1. Admission aux écoles d’infirmières sur concours :

            Avant les années quatre-vingt, il suffisait en France d’avoir le bac pour pouvoir s’inscrire  dans une école d’infirmières DE ou d’infirmiers psy. Les gens qui n’avaient pas le bac et souhaitaient intégrer ces écoles passaient un examen écrit, dont les épreuves (sciences naturelles : anatomie, physiologie du corps humain, et dissertation française) correspondaient au niveau du bac. Depuis, ces admissions se font sur concours, pour des candidats qui ont le bac, et en éliminent bon nombre.. (voir Frais d'inscription aux concours d'entrée aux IFSI et écoles d'aides-soignantes et coût des formations Janvier 2006 ).

            Or ce concours d’existe pas en Belgique, où les gens qui souhaitent entrer dans les écoles d’infirmières le font sur simple inscription. D’où le fait que bon nombre d’infirmiers recalés au concours en France vont faire leurs études en Belgique.

 2. Différences de statut entre les infirmiers diplômés d’Etat et les infirmiers psy :

  • En France, suite à la réforme des études d’infirmières, également dans les années quatre-vingt, les formations d’infirmiers de secteur psychiatrique ont disparu, au bénéfice du “ tronc commun ”:  les études d’infirmiers psy étaient auparavant payées, sans contrat, tandis que les infirmiers DE avaient un statut d’étudiants.  Avec la disparition des écoles d’infirmiers psy, tous les élèves infirmiers doivent financer leurs études.

  • Tous les infirmiers obtenant leur diplôme depuis l’instauration du tronc commun peuvent travailler dans les services généraux, et en psychiatrie,

  • Les infirmiers de secteur psychiatrique se voient limités à la psychiatrie et sont privés d’exercice dans les services généraux. Bien  que la pratique apprise au cours de leurs études soit la même que celle en vigueur actuellement, et conforme aux normes européennes, il leur est impossible de s’installer en libéral comme infirmiers à domicile.

Cette différence de statut entre infirmiers DE et psy est le fait des syndicats d’infirmiers libéraux qui ont eu peur de l’arrivée des psy sur le marché du libéral après l’instauration du tronc commun. Autrement dit, elle n’est pas due à une quelconque absence de compétence, n’est pas justifiable sur le plan professionnel, étant basée à l’origine sur la peur de la concurrence et le corporatisme. Du fait de cette peur et ce corporatisme, les syndicats d'infirmiers libéraux ont privilégié leurs propres intérêts, sans se poser le moins du monde la question des besoins effectifs en personnel infirmier à l’échelle du pays : poser la question en ces termes leur aurait permis de constater que leurs craintes n’étaient pas fondées : aujourd’hui les infirmiers libéraux ne peuvent remplir ces besoins, qui justifient la présence de tous les infirmiers sur le marché, et se plaignent de ne pouvoir prendre de congés et de vacances faute de trouver des remplaçants.

En Belgique, le travail d’infirmier en psychiatrie est une spécialisation, qui s’effectue une fois obtenu le diplôme infirmier. Les études s’effectuent en trois ans : la première année donne lieu au diplôme d’aide-soignant, la deuxième année, au diplôme d’infirmière brevetée, et la troisième année, au diplôme d’infirmière cadre. Des spécialisations peuvent ensuite être effectuées (infirmier anesthésiste, infirmier psychiatrique, sage femme, etc.) Mais quelque soit le nombre d’années effectuées (1, 2 ou 3 ans) , le diplôme obtenu en fin d’année permet de travailler immédiatement à un niveau donné.

Les établissements psychiatriques emploient les infirmiers psy français comme des infirmiers spécialisés en psychiatrie (salaire plus important, conditions de sécurité dans le travail plus étendues).

Le diplôme d’infirmier de secteur psychiatrique français donne lieu à l’obtention de l’équivalence du diplôme d’infirmière breveté, qui correspond au DE français. Les infirmières graduées n’ont pas à passer par une école de cadres, qui n’existent pas, la troisième année de leur formation leur fournissant ce grade. Les infirmières cadres sont responsables des plannings, de l’organisation du service, de  l’accomplissement des soins, des relations avec la direction, les médecins, les familles, les structures partenaires extérieures, tout en travaillant dans les équipes en cas de défection d’un agent. Sur le plan disciplinaire, il n’existe pas d’évaluation trimestrielle comme en France.

3. Réglementations dans certains domaines d’exercice :

  • En France, les infirmiers à domicile, pour s’installer à leur compte, doivent avoir travaillé au cours des trois années précédentes dans des services généraux. Les infirmiers de secteur psychiatrique ne peuvent s’installer à domicile.

Alors qu’en Belgique, tout infirmier de la communauté européenne peut travailler sans restriction comme infirmier à domicile, dans des centrales de soin comme salariés ou à leur compte avec un statut d’indépendant. La seule limite à l’installation l’est sur la base de la non concurrence : vous ne pouvez pas travailler dans une centrale comme salarié et vous installer un beau jour dans la même rue en drainant avec vous toute la clientèle.

  • En France, les infirmières scolaires doivent suivre une formation de plusieurs années. Ce qui n’existe pas non plus en Belgique.

4. Exercice de la profession conditionnée à la vaccination obligatoire :

            En France, vous devez pour pouvoir travailler comme infirmière être vaccinée : diphtérie, tétanos polio, BCG et vaccin contre l’hépatite B. En cas de refus, vous êtes déclaré inapte par la médecine du travail, et n’êtes plus autorisée à faire des soins physiques aux patients.

            En Belgique, la vaccination n’est pas une obligation : si vous n’êtes pas vacciné, la médecine du travail vous donne les formulaires vous permettant de vous faire vacciner gratuitement, mais vous pouvez continuer à travailler, ceci à vos risques et périls au cas où vous développeriez une de ces maladies.

            La vaccination contre l’hépatite a été au centre d’un ensemble de débats au début des années 2000  suite à l’hypothèse d’une relation entre ce vaccin et la survenue de sclérose en plaque. J’étais en Belgique au moment où ces débats se sont tenus, et j’en ignorais tout, n’en ayant entendu parler qu’après mon retour en 2003. Je ne dispose d’aucun élément personnel permettant d’émettre une opinion fondée sur une telle relation, et il semble que les études qui ont eu lieu dans bon nombre de pays aient infirmé la validité de cette hypothèse. Toutefois, il apparaît qu’indépendamment du vaccin contre l’hépatite B lui-même, il existerait des relation entre l’aluminium contenu dans ce vaccin, et dans d’autres (anti-tétanique, tétracoq, etc.), et l’apparition d’une maladie récente , la myofasciite à macrophages: http://www.myofasciite.fr/. Ce ne serait donc pas le vaccin de l’hépatite B qui engendrerait une ou des pathologies données, mais l’adjuvant aluminium.

            Il semble qu’il soit trop tôt pour apporter des réponses tranchées dans ce domaine, en raison du manque de recul sur cette maladie, toutefois la question se pose du bien fondé de l’introduction d’aluminium dans les vaccins, de l’obligation faite au personnel de santé de se le faire injecter, et du déficit informationnel à ce sujet : j’entends en ce qui me concerne être informée du contenu de ce qui m’est injecté, ce qui n’est pas le cas en l’occurrence: bien que les médecins du travail soient tenus d’informer le personnel des effets des vaccins qu’ils lui injecte, il faut vraiment leur tirer les vers du nez pour obtenir la moindre information à ce sujet, et ils n’acceptent d’en parler qu’une fois qu’ils constatent que leur interlocuteur connaît le dossier. Or, au niveau des faits, un vaccin est une chose, l’introduction d’adjuvants divers, sur les effets desquels le corps médical ne dispose pas du recul suffisant pour se prononcer ave certitude, et hors de toute information du public en est une autre. Ce qui pose alors la question : pour quelle raison introduire de l’aluminium dans les vaccins ? pourquoi ne pas en informer le public ? Quels sont les intérêts financiers en jeu ?

            Pour ce qui est des conséquences sur les effectifs infirmiers en période de pénurie, en l’absence de certitude, plutôt que d’empêcher les gens non vaccinés de travailler, et en l’absence de vaccins sans aluminium sur le marché, il semblerait plus honnête de faire des vaccins n’en contenant pas, ou d’en acheter aux pays qui en produisent, et plus cohérent de faire signer aux intéressés une déclaration écrite déchargeant leurs employeurs et la médecine du travail au cas où ils développeraient par la suite les maladies pour lesquelles ils ne sont pas protégés.

5. Les nouveaux concepts introduits dans les études d’infirmière :

            En France, avec la réforme des études d’infirmière, ont été introduits dans celles-ci de nouveaux concepts : le “ diagnostic infirmier ” et les “ transmissions ciblées ”. Ces concepts, importés du continent américain où ils étaient alors à l’état d’expérimentation et sont actuellement en train d’être abandonnés, sont devenus incontournables en France.

            a) Le concept de “ diagnostic infirmier ” va de pair avec la diminution du nombre des médecins hospitaliers, visant à faire croire aux infirmiers qu’ils sont aptes à poser des diagnostics et à statuer en matière d’hospitalisation des patients qu’ils suivent. Sur le plan déontologique, il n’est pas recevable, dans la mesure où seul un médecin est apte à poser des diagnostics. Dans son application pratique, il peut avoir des conséquences peu glorieuses : en psychiatrie, j’ai vu des infirmières hospitaliser un patient après qu’elle l’aient étiqueté de “ paranoïaque dangereux ”, dans le cadre d’un conflit avec son employeur, un CAT qu’il menaçait d’attaquer en justice. Le diagnostic de paranoïaque  avait tout d’abord été posé par le CAT qui sollicitait l’intervention des infirmières. A l’arrivée à l’hôpital de ce patient, le médecin qui le reçoit en entretien infirme ce diagnostic, trouvant le patient dépressif, et le renvoie chez lui trois jours plus tard. Conséquence pour ce patient : beaucoup d’émotions pour rien, perte de confiance dans l’équipe infirmière qui le suit, dans son employeur, et conséquences pour la sécurité sociale : quatre jours de dépenses d’hospitalisation inutiles, et de 120 kms de transfert en ambulance aller et retour..

            Autre exemple, dans le cadre de la même équipe : le propriétaire d’un patient anciennement suivi en psychiatrie vient au CMP en déclarant que son locataire parle aux fleurs dans la rue la nuit, ce qui terrorise son voisinage. L’infirmière qui le suivait dans le passé lui envoie par la poste un carton de rendez-vous, en lui fixant une date pour un entretien. Il est hors de question qu’elle aille le voir elle-même, ne “ tenant pas à se faire tuer ”. Le patient ignore la missive, et continue de parler aux fleurs. Un mois plus tard, le propriétaire va alors se plaindre à la mairie des lubies de son locataire, laquelle mairie s’adresse alors au CMP, en lui demandant d’intervenir. L’infirmière téléphone alors à la gendarmerie en disant qu’elle sollicite l’intervention des forces de l’ordre pour hospitaliser sous contrainte ce patient qu’elle considère comme dangereux. Suite à quoi elle s’entend répondre qu’aucune plainte n’ayant été déposée par quiconque contre le patient en question, sa demande n’est pas recevable, car en France on n’enferme pas les gens sans plainte, ni sur la base d’une dangerosité hypothétique et non démontrée. Conséquence : le patient continue toujours ses conversations florales, qui ne nuisent effectivement à personne, et le centre de soin s’est décrédibilisé aux yeux de la gendarmerie.

            b) Les “ transmissions ciblées ” ne sont pas censées relater les faits relatifs aux patients, sur la base desquels le médecin pourra ensuite poser un diagnostic, depuis que les médecins sont devenus une espèce en voie de disparition, mais se limiter à des termes médicaux, des étiquettes, des phrases schématiques, qui font abstraction du coefficient de l’observateur qui les pose : il n’y a pas de distance ni de confrontation entre ce qui se passe exactement, et ce qui en est dit : les “ transmissions ciblées ” sont alors considérées comme le reflet de “ la réalité ”, indépendamment de la réalité que vit le patient, et du diagnostic posé par le médecin, en raison de la disparition de celui-ci.

            Avec ces nouveaux concepts, sont apparus de nombreux acronymes, et un langage basé sur de nouveaux mots qui n’existaient pas auparavant, proprement incompréhensibles aux non initiés. Le même phénomène s’est développé parallèlement dans l’éducation nationale : (le ministre de l’éducation Claude Alègre a dénoncé cette tendance à travers l’exemple du “ référentiel bondissant ” pour désigner un ballon: http://perso.cimetz.com/jeg/humour/humour15_dites.htm)

            Pour camoufler ce monceau d’escroqueries sémantiques est apparue la “ démarche qualité ”, qui vise à justifier la misère thérapeutique en la présentant comme la huitième merveille du monde : un étron enveloppé dans un paquet cadeau.

            Quand j’étais en Belgique, je n’ai jamais entendu parler de tels concepts, qui n’ont rien de français ni d’européen, mais sont anglo-saxons et dont le caractère obligatoire de l’application se limite à la France. “ Etonnant, non ? ” comme dirait Mr Cyclopède.

6. Limites exercées à l’intérieur des entreprises :

a.      Réduction des effectifs :

            A partir des années quatre-vingt les effectifs du personnel en service diminuent : une même charge de travail qui était accomplie auparavant par 6 personne n’en nécessite plus que trois.

            En Belgique, les effectifs infirmiers sont soumis à des normes qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent entraîner la fermeture de l’établissement en 24 heures. De ce fait, les effectifs infirmiers sont éminemment plus élevés qu’en France.

En ce qui concerne la psychiatrie, elle y obéit également à des normes : spécialisation des infirmiers, effectifs conséquents, et prise en compte de la dangerosité du travail : les femmes enceintes sont “ écartées ”, à savoir sans contact avec les patients, ce temps d’écartement étant orienté vers un travail de secrétariat ou plus administratif, ou assimilé au congé de maternité.

            Les conditions de soin y sont donc bien supérieures à la France en psychiatrie, et ceci depuis toujours. Particulièrement dans le domaine de l’autisme : faute de structures satisfaisantes dans notre pays, des autistes français vont se faire soigner en Belgique, où certains établissements hébergent plus de Français que de Belges.

b.      Changements au niveau thérapeutique :

            La fonte des effectifs infirmiers en France empêchant un travail relationnel sérieux auprès des patients, elle s’est accompagnée de la disparition du travail d’équipe qui était possible auparavant, entre le médecin, les infirmiers référents, les autres intervenants autour du patients : Disparition de la psychothérapie institutionnelle, basée sur le respect du patient, des entretiens psychothérapiques avec celui-ci, des projets thérapeutiques, des ateliers, des séjours extérieurs, etc. , au bénéfice du comportementalisme (béhaviourisme) qui devient dominant, avec son lot de méthodes de conditionnement de l’individu, ainsi que les prescription de psychotropes : le concept de personne disparaît au bénéfice de celui d’une vision mécaniste de l’organisme humain. Les hospitalisés tournent en rond dans le service.

            La partie des études dévolue à la psychiatrie, exsangue, fait l’impasse sur tout l’historique  de celle-ci, sur l’ouverture des asiles après la deuxième guerre mondiale, sur toutes les avancées et expériences réalisées dans la deuxième moitié du XX° siècle. Ce dont il est question ici est de balayage de la mémoire, au bénéfice de pseudo savoirs (PNL, stages de management, comportementalisme, etc. ) basées sur une idéologie de l’infériorisation de l’être humain et la valeur absolue de l’argent, et indépendamment de tout critère de scientificité et d’efficacité thérapeutique réels et démontrés.

c.       Apparition de nouvelles tâches de secrétariat :

            Cette baisse des effectifs s’accompagne de l’apparition de nouvelles tâches : avec le dossier de soin, et ses nombreux volets sur lesquels il faut inscrire les mêmes informations sur chacun à la main (nom, prénom, date de naissance, nom du médecin traitant, service d’hospitalisation), le temps passé à remplir des papiers est équivalent à celui passé au travail infirmier auprès des patients : non seulement il y a deux fois moins de personnel, mais ce dernier passe deux fois moins de temps auprès des patients, son temps de travail infirmier étant diminué par deux, au bénéfice d’un travail se secrétariat, alors qu’ils suffirait à une secrétaire d’introduire facilement ces données par le biais de l’ordinateur.  Parallèlement, les comptes-rendus infirmiers sont moins fiables dans la mesure où ils ne reflètent plus l’observation des éléments relatifs au vécu des patients, ni l’analyse de ceux-ci, mais se limitent à des conclusions hâtives et schématiques, sans possibilité de confrontation aux faits. La démarche mentale ici, qui présente des opinions ou des jugements comme tenant lieu de vérités et comme le reflet de la réalité, n’a plus rien à voir avec la démarche scientifique.

            Le travail est donc partagé entre un temps de travail infirmier accompli à toute vitesse, ne permettant  pas la réflexion, et éreintant physiquement et psychiquement, et de l’autre un temps de secrétariat .

            L’important n’est plus le malade, mais le recueil d’informations visibles sur celui-ci, qui viennent alimenter les statistiques censées témoigner de l’ “ activité du service ” et la justifier en termes comptables. L’important n’est plus le territoire, mais la carte qui le décrit, indépendamment de la fiabilité de celle-ci, d’où les réticences actuelles envers la démarche analytique. L’institution n’est plus au service des patients, ce sont ceux-ci qui sont au service de celle-ci et là pour justifier son existence. D’où une inversion complète des valeurs, incompatible avec le modèle démocratique basé sur la valeur absolue de la personne humaine.

d.      Apparition du harcèlement professionnel :

            Il s’agit principalement d’un ensemble de techniques diffusées par le biais des écoles de cadres, qui ont institutionnalisé la pratique du harcèlement professionnel, à l’égard de gens qui ne commettent pas de fautes professionnelles démontrables, mais n’entrent pas dans la moule des restructurations.

            Une partie des fonctions des cadres consiste à évaluer en permanence les infirmiers, et à leur attribuer chaque trimestre une note et une évaluation écrite, qui leur sont communiquées au cours d’un entretien d’une heure en présence de deux personnes dont l’infirmier cadre du service et le cadre chef. Ce dont il est question ici n’est pas d’évaluer la qualité du travail réel, mais de maintenir les gens sous une pression permanente et de les obliger à se couler dans le moule des restructurations diverses, dans lequel le travail réalisé auparavant n’a plus lieu d’être et apparaît comme une remise en question de la nouvelle structure ( voir le chapitre “ Evaluation , tiré du Carrefour des Impasses.) Le but donc de ces “ évaluations ”  consiste en fait à empêcher les gens d’exercer leur fonction correctement.

            Ce dont il est question ici est d’exclusion des gens sur la notion de crime sans victime : il devient possible de rejeter des agents qui font bien leur travail. Ce phénomène inclut tout un ensemble de techniques qui consistent à glisser des peaux de bananes sous les pieds des gens pour les accuser de tomber, ou à inventer des fautes quand ils n’en commettent pas. En d’autres termes, le mécanisme utilisé ici consiste à créer artificiellement des problématiques de culpabilité qui n’ont pas lieu d’être et à y enfermer les gens.

            L’institutionnalisation du harcèlement professionnel, impulsé par les cadres, s’accompagne d’une perversion des comportements incluant la base qui y participe et l’applique, et sans le cautionnement de laquelle il ne pourrait s’exercer. Il repose sur un modèle de relation basé la bouc-émissarisation d’individus par le plus grand nombre, sur la base de calomnies et d’accusations non démontrées, au détriment de la fonction du travail de soignant et de l’efficacité des soins. Sur le plan de la structure des comportements, les mécanismes du harcèlement professionnel sont strictement similaires aux techniques de destruction des individus appliquées par la scientologie.  Autrement dit, ce à quoi sont formés les cadres, et ce à quoi est consacré l’argent public dans ce domaine, consiste à l’élimination du personnel infirmier.

            L’effet pervers pour les salariés qui ont un seul et même lieu de travail depuis des années est qu’ils attribuent généralement celui-ci à la personnalité de celui qui exerce le harcèlement. Alors que le fait de changer de lieux de travail permet d’observer la généralisation des mêmes mécanismes, des mêmes techniques, sur la base de la même logique, indépendamment des lieux et de la personnalité des individus.

            Or loin de se limiter au domaine de la santé, le phénomène du harcèlement professionnel est institutionnalisé, intégré à la gestion du personnel, dans tous les domaines de la vie économique. Voir à ce sujet l’enquête du Monde : “ Les harcelés du travail ”.

            En Belgique, je n’ai pas rencontré de harcèlement professionnel institutionnalisé dans les établissements où j’ai travaillé. J’y ai vu en revanche un directeur de maison de retraite soutenir des membres du personnel en butte à des brimades de leurs collègues et mettre un terme à celles-ci, tout comme je l’ai vu parallèlement licencier des gens en l’espace de cinq minutes pour refuser de désherber le jardin de l’établissement et sans autre forme de procès : pas besoin de harcèlement dans ce contexte.

e. Dévalorisation des compétences infirmières et médicales :

            Le manque d’effectif justifie l’accomplissement de tâches infirmières par des aides soignants ou des agents de service sans qualification : ce dont il s’agit ici consiste à faire faire le même travail par des gens non formés, donc payés beaucoup moins cher. Une grande part des établissements fonctionnent avec quelques infirmières débordées, et aucune aide soignante diplômée, les agents de services n’ayant, en arrivant, aucune formation de santé, et étant mis en situation du jour au lendemain d’accomplir des tâches aides-soignantes et infirmières en l’absence de celles-ci: distribution des médicaments, tous les soins de nursing, administration de gouttes, de pommades, surveillance et enlèvement de perfusions, avec une somme de travail dépassant leurs capacités d’exécution : 2 filles de petite corpulence pour manipuler et porter une personne de plus de 100 kg, chargées de coucher 38 personnes dépendantes en l’espace de deux heures trente (4 minutes par personnes), etc. Les conséquences pour le personnel consistent en un stress constant, en des phénomènes de burn out, de dépression, des pathologies osseuses (colonne vertébrale, fissures des talons, etc.), articulaires ou musculaires, etc., engendrant des arrêts maladie à répétition.

Médecins, infirmiers et aides-soignants à la même enseigne :

            La diminution programmée du nombre des médecins a engendré, tout comme pour les infirmiers et les aides-soignants, une dévalorisation de la compétence médicale :

       Les médecins perdent leur pouvoir de décision au bénéfice des cadres administratifs, qui ont tout pouvoir d’accepter ou rejeter leurs propositions.  Ce ne sont plus les médecins qui statuent en matière de soin sur des critères de thérapie et d’efficacité, en fonction de ce qui est le plus conforme à la santé des patients, ce sont les cadres infirmiers qui en décident, sur la base de critères comptables.

       La pénurie de médecins français a conduit à embaucher des médecins étrangers, qui sont sous payés par rapport aux Français, et dont le salaire est sans aucun rapport avec le travail qu’ils réalisent et les conditions dans lesquelles ils le réalisent : gardes de plusieurs jours d’affilée dans des services d’urgence,etc., ; pour les médecins généralistes, journées de 12 heures avec une pose dans la voiture à midi le temps de manger un casse-croûte : on est ici à des années lumières de la logique des 35 heures. Personne ne semble s’en étonner, mais il parait quand même paradoxal et aberrant que les médecins dans ce pays, à savoir les gens chargés de la santé de leurs concitoyens, soient parfois soumis à des conditions de travail proprement incompatibles avec les besoins de leur organisme et leur propre santé.

            Cette nouvelle hiérarchie des valeurs est justifiée par une lutte contre “ le pouvoir médical ” impulsée par l’administration, posée strictement en termes de hiérarchies de dominances, indépendamment des hiérarchies de connaissances et de compétences : ainsi un infirmier cadre peut assouvir son désir de revanche sur son médecin chef, l’isoler du reste de l’équipe et l’empêcher littéralement de travailler. Une infirmière peut contredire son médecin et faire complètement abstraction de ses directives. L’administratif prend le pouvoir sur le médical, usant de la persuasion et de moyens de pression divers à l’égard du personnel qui traduit ces changements dans les faits, et sans la collaboration duquel ils seraient nuls et non avenus.

f. Dévalorisation du statut et des conditions de vie des résidents : 

            Pour les résidents, les conséquence en sont qu’ils sont manipulés à toute vitesse, sans ménagement, parfois hors de tout contexte relationnel personnel, traités comme des objets, sans considération pour leur fragilité constitutionnelle et leurs douleurs physique, et les pathologies provoquées qui en résultent : hématomes, blessures, fractures, chutes, irritations dues au manque de toilette au coucher, cloques et phlyctènes dues à des brûlures par le plastique des couches mal mises et arrachées à toute vitesse, oublis dans l’administration de médicaments, alimentation administrée à toute vitesse avec des aliments trop chauds, ou manque de nourriture et déshydratation, rudoiements et brimades d’un personnel stressé, excédé, qui se décharge de ses frustrations (insultes, réprimandes ou punitions quand les gens sont sales, etc.). En d’autres termes, ce qu’il faut bien appeler de la maltraitance est générée par ce type de gestion.

            En Belgique, en règle générale, le statut des personnes âgées dans les Maisons de Repos et de Soins est en règle général supérieur à celui des résidents en France. Le nombre d’établissement y est beaucoup plus important (j’ai travaillé dans un établissement situé dans une rue dans laquelle il y avait quatre maisons de retraite). Donc les possibilités de choix sont plus étendues et le nombre des établissements permet généralement d’en trouver un près de chez eux, dans leur commune. En outre les établissement appartenant aux Italiens traitent les résidents comme des clients d’un hôtel, et sont à l’écoute de leurs demandes et remarques. Ces résidents y sont dans l’ensemble respectés, libres de leurs allées et venues, et libres de changer d'établissement si bon leur semble.

g. Un système de gestion vampirique :

            Chaque fois que disparaît un médecin apparaît un pouvoir donné, invisible, qui s’arroge son pouvoir de décision sans avoir ses capacités ni sa légitimité,  et qui parasite les individus : mises sous tutelle abusives, prise en main des biens des soignés, éloignement des personnes âgées de leur domicile à travers une orientation non justifiées sur le plan thérapeutique vers des structures onéreuses et non indispensables, qui précipitent leur désorientation, leur dépendance, etc… Ce type de pratiques, dans la mesure où elle détourne les personnes âgées de leur propre domicile, joue un rôle important dans le déficit de la sécurité sociale. Elle est engendrée au niveau local par la peur de la fermeture des petits hôpitaux, dont le taux d’occupation des lits doit justifier l’existence, et favorisée par les établissements pour personnes âgées, dans la mesure où elle leur garantit un taux d’occupation des lits maximum.

            Ce n’est pas seulement le personnel soignant qui est visé ici, mais l’ensemble de la population, qui subit de plein fouet la dégradation des conditions de soins dans ce pays depuis 20 ans, et dont les besoins sont parfois impossibles à combler, quand plusieurs mois d’attente sont nécessaires pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste.

            La conséquence en est que le pays est alors dans l’incapacité de subvenir aux besoins de santé de sa population, ce qui, dans un pays riche, est un comble. Les décisions de diminution du nombre des médecins sont justifiées par une volonté de diminuer les dépenses de la sécurité sociale, et reposent sur le raisonnement selon lequel s’il n’y a plus assez de médecins pour prescrire des médicaments et effectuer des consultations, les dépensent diminueront automatiquement du fait de l’impossibilité de se soigner.

            Là encore, tout comme pour les infirmières, cette disparition de personnel qualifié répond à des intérêts financiers précis. Elle ne résulte nullement d’évaluations erronées, ni de lacunes informationnelles des décideurs responsables de ces pénuries, mais sur une planification de la répartition de la gestion de l’argent au sein des établissements, visant à faire passer l’argent dévolu à l’embauche de personnel compétent à d’autres fins, non précisées au départ et jamais explicitée, et ceci indépendamment de l’étiquette politique des équipes en place.

            Le fait est que les effectifs au travail sont loin de combler les besoins humains, ce qui joue un rôle important dans le taux de chômage actuel : il est faux de dire qu’il n’y a pas de travail : il y en a, mais les règles de l’économie actuelle veulent qu’une personne fasse le travail de deux à trois, pour le même prix. Si le marché de l’emploi était régi par les capacités d’exécution des gens et les besoins humains, il y aurait beaucoup moins de chômage, et paradoxalement, beaucoup plus d’économies. Ce chômage artificiel pourrait facilement être comblé en instaurant des normes minima en personnel diplômé, un contrôle des comptabilités des établissements, une gestion transparente et l’élimination des fonds occultes.

            Une autre exemple de la façon dont ce parasitisme touche directement l’ensemble de la population est le système de gestion de certaines maisons de retraite, qui attirent les clients avec une apparence d’un lieu agréable à vivre, justifiant un prix de journée élevé : de 47.5 € à 85 € par personne et par mois, à savoir de 1725 à 2550 par personne.. Les gens vendent leur maison pour résider dans cette maison de retraite, mais le prix de vente une fois épuisé, leurs biens se résument à ceux qu’ils possèdent dans la maison de retraite, à savoir rien. S’ils ne peuvent pas payer, des intérêts sont rajoutés au prix de journée pour combler les retards de paiements, et exigés de leur famille s’ils en ont. Autrement dit, le but de ce système de gestion consiste à absorber non seulement les biens des résidents, mais également ceux de leurs enfants ou petits enfants.

h. Des formations basées sur des escroqueries sémantiques :

            Au cours des deux dernières décennies sont également apparus de nombreux changements dans le contenu des formations, chargées d’institutionnaliser ces méthodes de gestion: disparition des méthodes permettant le travail sur soi, l’introspection, l’expansion de la conscience, les thérapies artistiques, etc., au bénéfice de formations d’écoles de cadres, axées sur les aspects administratif et de gestion du personnel, la PNL (“ programmation neuro-linguistique ”, qui fonde son autorité en prétendant faussement s’inspirer la sémantique générale) et les formations utilitaires : formation incendie, transmissions ciblées, diagnostic infirmier, etc.

            Autrement dit, on assiste là à un appauvrissement des techniques, à une médiatisation de la psychiatrie visant à justifier une évolution sécuritaire de celle-ci, et à la diffusion de pseudo-savoirs  à des fins de contrôle de l’individu et de bénéfices financiers : voir la préconisation toute récente (au moment où j’écris cela : octobre 2005) de l’INSERM de détecter les troubles mentaux dès la prime enfance et de prescrire des médicaments dans le cas de troubles de conduite de l’enfant : http://www.acpsy.com/La-vision-de-l-INSERM-est.html  Cette étude repose sur des critères de pathologie anglo-saxons, inspirés du comportementalisme, qui n’est qu’une théorie dépourvue de scientificité dans le cadre du paradigme scientifique actuel, dans la mesure où elle repose sur la vision mécaniste cartésienne de l’homme et du monde (XVII°) , et ne saurait tenir lieu de vérité. Dans la mesure où elle incite à la prescription de psychotropes chez les enfants, elle fait le jeu des laboratoires pharmaceutiques, dont les intérêts financiers sont inversement proportionnels à ceux de la sécurité sociale : nous sommes déjà le pays le plus grand consommateur au monde de médicaments : or l’orientation actuelle vise à augmenter encore cette consommation, ce qui paraît insensé. Je ne peux ici m’empêcher de penser à la constatation amère du biologiste Henri Laborit, qui déplorait que les médicaments qu’il avait inventés dans le but d’améliorer la vie de ses concitoyens aient été détournés de leur vocation première à des fins de contrôle social.

            Parallèlement on assiste à la prolifération de nouvelles associations, certaines se présentant comme des groupes de défense des malades mentaux et servant de paravents à des organisations sectaires (scientologie pour la plus virulente), basées sur des pseudo modèles non similaires aux faits, des constructions mentales inventées fondées sur des escroqueries sémantiques, et qui se répandent en campagnes de calomnie à l’égard de la psychiatrie.

7. Détournement de la psychiatrie à des fins de contrôle social : Exploitation de l’affaire de Pau : La notion de dangerosité en psychiatrie :

            Au moment où j’ai fait mes études, à la fin des années soixante-dix, je suis arrivée dans un contexte de psychiatrie ouverte : les patients, à part ceux qui étaient en placements volontaire ou d’office, ce qui était assez rare, étaient libres de leurs mouvements, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’établissement.

Il n’y avait pas de chambre de force ni d’isolement, lesquelles sont apparues dans les années quatre-vingt avec la diminution des effectifs. Les patients arrivés en placement d’office d’établissements où ils étaient hospitalisés depuis longtemps étaient remis en placement libre en l’absence de comportement dangereux de leur part, et ceux-ci ne cherchaient pas à sortir, préférant généralement rester dans l’enceinte de l’établissement, ou sortaient accompagnés. Les équipes avaient constaté que, mélangés aux autres patients et traités comme eux, ils cessaient d’être dangereux, leur étiquetage en tant que tels datant, pour les plus âgés, de leur première hospitalisation durant la deuxième guerre mondiale.

            En cas d’hospitalisation dans un contexte violent, les gens étaient généralement mis sous sédatifs dans une chambre seule et enfermés si besoin, mais n’y restaient que quelques jours, le temps d’instaurer avec eux des relations de bon aloi basées sur le dialogue et l’accompagnement, en relation avec leur milieu familial et social. Nous prenions conscience de l’importance de nos propres réactions dans la dangerosité d’un patient et apprenions à maîtriser dans une certaine mesure la part de la relation qui dépendait de nous, afin d’impulser une conclusion heureuse plutôt que déplaisante. Et les résultats étaient généralement satisfaisants. Le fait d’être confronté à la violence est inhérent au travail en psychiatrie. Si ce fait est actuellement monté en épingle dans les media, et qu’il est une découverte pour les profanes, pour les professionnels il est une évidence, cette confrontation au danger, à l’imprévu et l’imprévisible faisant partie du travail.

            Les effectifs des années soixante dix permettaient néanmoins d’effectuer celui-ci avec des conditions de sécurité plus étendues, en raison également de la présence au sein des équipes de surveillants qui connaissaient bien la relation avec les patients, transmettaient leur expérience aux jeunes infirmiers, et étaient avant tout des soignants travaillant en équipe et sur lesquels les infirmiers pouvaient compter.

            Toutefois, si je considère les faits auxquels je suis personnellement confrontée au niveau infirmier, je constate qu’en matière de dangerosité, si le métier se révèle effectivement dangereux (15 morts depuis 1981 parmi le personnel dans le cadre de deux services : 1 psychologue, deux médecins, 12 infirmiers), aucun de ces décès n’est du à une quelconque agression par un patient, ni à une éventuelle dangerosité de l'un d'eux: parmi ces 15 morts, il y a eu 7 suicides, 4 cancers, 1 sida, 1 accident de deltaplane, une cause inconnue et une pancréatite foudroyante.

            Alors je pose la question : qu’est-ce qui se passe ici exactement ? Si la mort d’un infirmier au sein d’un hôpital, quand elle est le fait d’une agression par un patient, fait la une des média, la mort de 15 soignants dans un autre hôpital est pour le moins énigmatique et pose la question des facteurs de mortalité et de dangerosité extérieurs aux patients. Voir à ce sujet l’article : “ Harcèlement moral: Remake des "Dix Petits Nègres": enquête sur les facteurs de mortalité et de morbidité en milieu hospitalier et propositions pour en sortir ”. Se pose alors la question de l’influence du milieu, mais dans ce domaine, les media sont moins prolixes qu’en ce qui concerne les patients.

Ce qui se passe en ce moment dans le domaine de la santé est la conséquence de tout ce système parasitique. Or la culpabilité en est attribuée aux patients, ce qui sert de prétexte pour justifier la régression actuelle en psychiatrie et un retour en arrière : voir article d’Eric  Favereau dans Libération « Les maux de la psychiatrie » . Les gens qui nous imposent ce mode de gestion et l’idéologie sur laquelle il repose et le traduisent dans les faits  ne sont pas des élus qui nous auraient consultés à ce sujet et aux propositions desquels nous aurions agréé. Ce sont d’illustres inconnus, des anonymes, qui se gardent bien de rendre des comptes, et de se confronter aux résultats et conséquences de leurs décisions.

            Ce que démontre l’examen des faits ici est l’imprégnation de tout ce système de pensée par des critères anglo-saxons. J’inclus également dans celui-ci  le rapport de l’INSERM, qui nous inflige également ces incontournables critères, sans se poser la question de savoir s’ils sont transposables à l’Europe, et sans bien évidemment demander leur avis aux professionnels de la psychiatrie (voir « La vision de l'INSERM est simpliste, réductrice ».

            Il serait intéressant de voir ces “ experts ” anonymes qui ne représentent qu’eux-mêmes et sont dépourvus de toute légitimité, et de crédibilité sur le plan scientifique dans la mesure où leur conception mécaniste de l’être humain est celle du paradigme précédent (XVII°), et est complètement dépassée en 2005.

            Je voudrais en outre qu’on m’explique comment des gens qui sont incapables de traiter correctement le personnel soignant et se révèlent humainement nuisibles envers celui-ci seraient capables de statuer et de décider pour ce qui est des malades et de la santé publique ? Considérer ces gens comme dignes de foi et accepter de leur confier notre santé, qui est notre bien le plus précieux, m’apparaît personnellement suicidaire.

            Il en découle que cette gestion n’est pas compatible avec un discours sécuritaire dans la mesure où elle représente à elle seule une source de dangerosité effective pour l’ensemble des citoyens: considérons l’ensemble des décès survenus dans le personnel soignant  au cours de ces 20 dernières années, avec le nombre de soignants tués par des malades, et nous aurons alors une idée plus exacte de la source de dangerosité effective.

            D’où l’importance d’adopter en la circonstance une démarche scientifique, qui passe par une confrontation des discours des experts aux conséquences effectives de leurs décisions, à savoir des dégâts humains et financiers pour le pays.

             Les “ lois du marché ” qu’ils mettent en avant en les présentant comme incontournables sont de pures fictions, dépourvues d’existence hors du système nerveux de ses inventeurs : il n’existe aucune “ loi du marché ”  qui existerait de tout temps et de toute éternité indépendamment des individus qui les conçoivent. Il ne s’agit pas de lois économiques comparables à celles de la pesanteur en physique; l’économie n’est pas une discipline scientifique, et la présenter comme telle est une escroquerie. En revanche, la structure de cette économie est similaire à celle de la logique aristotélicienne, ou logique dualiste, dans la mesure où elle repose sur ses principes et engendre la même structure de comportement, la même logique du conflit. Quant à ceux qui croient effectivement à une telle fiction, les termes généralement utilisés pour désigner de tels processus mentaux, qui consistent à attribuer une existence réelle à des constructions  mentales, sont “ délire ”, “ hallucinations ”.

8. Pourquoi une telle différence de traitement entre la Belgique et la France ?

            Pour en revenir à la comparaison entre les conditions d’exercice de la profession infirmière, je constate que nos collègues belges ont le bonheur d’échapper à un ensemble de contraintes non nécessaires de différents ordres, qui ont pour conséquences d’empoisonner littéralement l’existence des infirmiers français et ont pour but de les empêcher de travailler. (voir également l’article Pénurie d'infirmières: un phénomène planifié sur le long terme ) Pourquoi cette différence de traitement ?

            Pour apporter des ébauches de réponses à cette question, il convient d’appréhender la situation non seulement au niveau infirmier, mais au niveau médical tout entier, compte tenu des similarités entre les sphères infirmière et médicale.

            Au niveau des faits, on assiste à un démantèlement programmé et systématique de la santé en France, aboutissant à une implosion du système médical. Le prétexte avancé d’économie n’est pas recevable dans la mesure où cette gestion coûte éminemment plus cher que le système de gestion précédent d’une part, et d’autre part permet le détournement d’une partie de l’argent des établissements. Si l’implication d’intérêts financiers est évidente, en revanche leur origine n’est pas claire, et semble échapper à la volonté des intervenants principaux: médecins, DDASS, qui s’interrogent de la même façon sur le phénomène.

            En revanche, on constate au fil des ans une interférence constante des influences venues des Etats-Unis:

-         gestion financière des établissements,

-         imposition de nouvelles normes comptables internationales,

-         diffusion de formations, de thérapies, de courants visant à restructurer le travail en fonction des critères financiers basés sur la croyance en la valeur absolue de l’argent et la valeur relative de la personne humaine, et justifier cette orientation,

-         démantèlement du système de santé français, diminution des crédits de la recherche, et  fuite des cerveaux vers les Etats-Unis.

-         etc.

            Or l’observation et l’analyse que je fais ici au niveau psychiatrique, et plus largement médical, est à étendre aux autres domaines d’activités. Elle donne alors une idée du parasitage de l’économie du pays, qui n’a d’utilité pour les économistes américains que dans la mesure où elle leur permet de s’enrichir à son détriment.

Ainsi la technique consiste :

dans un premier temps à imposer un type d’économie truquée, nécessitant des formations pour que les gestionnaires puissent en apprendre les bases, la raréfaction artificielle du personnel soignant indispensable au bénéfice d’un personnel parasite, une économie fondée sur un mépris complet des salariés, du code du travail, de la notion de service public, et des bases de notre constitution républicaine,

pour dans un deuxième temps se présenter comme des sauveurs en vendant aux entreprises des conseils juridiques hors de prix, relatifs aux procédures intentés en retour par leurs salariés : voir la compagnie “ Prudhommes Assistance ” qui monnaie à prix d’or ses conseils aux employeurs attaqués en justice :

PRUD'HOMMES ASSISTANCE

Employeurs, nous sommes là pour vous aider

HONORAIRES DES PRESTATIONS H.T (Janvier 2006)

(Pour les petites entreprises possibilité de règlement fractionné sur plusieurs mois.)

Déplacement forfaitaire à domicile (Ile de France exclusivement) offert à tout nouvel adhérent :

120.00 €

Avant le licenciement

Consultation avant toute procédure de licenciement pour conseils et décisions à prendre (forfait 2 heures)

240.00 €

Rédaction personnalisée de la lettre de convocation à l'entretien préalable, de la lettre de licenciement et de tout autre courrier, l'ensemble 

50.00 €

Après le licenciement

Préparation du dossier en vue de l'audience de conciliation

280.00 €

Assistance à l'audience de conciliation

270.00 €

Préparation du dossier en vue du bureau de jugement

900.00 €

Plaidoirie à l'audience du bureau de jugement et du juge des référés

500.00 €

Plaidoirie à l'audience de renvoi

230.00 €

Forfait depuis l'assignation en bureau de conciliation jusqu'au bureau de jugement, un renvoi inclus

1800.00 €

Honoraires d'appel avec préparation du dossier de plaidoirie

1600.00 €

Honoraires d'appel y compris plaidoirie pour un dossier suivi DALE depuis l'origine

1200.00 €

En d’autres termes, cette technique consiste à créer de toute pièce un ensemble de problèmes inextricables, pour vendre ensuite des solutions prétendant les résoudre, sans aucune assurance ni garantie quant au résultat, qui dépend de la décision du tribunal.

Je me suis abstenue de tirer des conclusions hâtives de ces observations sur l’origine de cette situation, et je suis restée un certain temps sans pouvoir apporter de réponse. Les choses se sont éclairées récemment quand j’ai retrouvé un article publié par l’agence Catégorynet que j’avais enregistré en automne 2002, juste avant de mon retour en France, avant que j’ai l’opportunité de juger sur pièce de la situation dans mon pays. Cet article est relatif à l’existence d’une guerre cognitive impulsée par les Américains sur le continent européen.

Il se trouve que la Belgique et la France appartiennent à des groupes différents (2005): la Belgique est membre de l’OTAN et abrite des  forces américaines sur son territoire (SHAPE), tandis que la France est dans l’œil du cyclone américain en raison de son indépendance depuis la seconde guerre mondiale, et de son opposition à la guerre en Irak.

9/07/2002 | guerre cognitive et USA :

GUERRE COGNITIVE ET ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE :

Les nouvelles formes de la guerre 

C’est à l’invitation de l’association régionale “ Var-Corse ” de l’IHEDN que le professeur Rainaudi a présenté les grandes lignes d’une étude qui vient de paraître chez Lavauzelle : La Guerre cognitive, l’arme de la connaissance.

La Guerre cognitive, appelée information warfare aux États-Unis, est une méthode de combat qui associe Guerre psychologique et Guerre radio-électronique, avons-nous appris lors de la conférence qui s’est tenue à Toulon. L’exposé a présenté l’intérêt et la puissance de cette forme de combat : manipuler un adversaire pour qu’il cause lui-même sa perte.

Claude Rainaudi, professeur associé à l’université de Nice et professeur à l’École de Guerre économique, a montré l’avance des militaires étasuniens en matière de Guerre cognitive, avance liée, d’après lui, à deux facteurs : le budget militaire de ce pays (près de 40 % de la totalité des budgets militaires mondiaux) et son intérêt pour la Guerre psychologique (un milliard de dollars investis annuellement dans la recherche en Guerre psychologique dès les années 50). Nous avons découvert des documents officiels relatifs à l’emploi de la Guerre cognitive pour la défense des intérêts économiques, culturels et idéologiques des USA. D’autres documents montent que même les alliés sont considérés comme des cibles de la Guerre cognitive. De quoi donner à réfléchir, surtout lorsque le conférencier évoque un système d’influence psychologique comparable, par son importance, au système “ échelon ”, récemment mis en cause par le Parlement européen. On attribue à ce système d’espionnage radio-électronique anglo-saxon la perte de plusieurs marchés par les entreprises françaises.

De nombreuses personnalités étaient présentes, dont le général Guérin, président de l’association régionale IHEDN “ Var-Corse ”, le contre-amiral Faugères, vice-président pour le Var et Madame Pelliccini-Poncet, vice-présidente pour la Corse.

AR IHEDN Var-Corse : www.ihedn-var-corse.com

Je conclue de cet article que les observations rédigées ci-dessus sont alors à considérer dans le cadre de cette guerre cognitive consistant à “ manipuler un adversaire pour qu’il cause lui-même sa perte ”, qui lui donne leur signification, et hors du cadre de laquelle les faits décrits apparaissent comme du domaine de l’absurde et de l’incohérent. Et j’interprète sur cette base la différence de conditions entre les peuples français et belges, cette différence reposant sur un ensemble de contraintes non nécessaires infligées aux Français, et dépourvues de légitimité au regard du droit européen dont relèvent les différents Etats membres de la Communauté Européenne.

Ce n’est donc pas simplement en termes de santé publique qu’il importe de chercher les réponses à nos problèmes, mais de sûreté  et de sécurité des citoyens et de l’Etat.

Un autre article tout récent donne une idée du pourquoi de cette guerre cognitive et du pillage qui l’accompagne :

Les entreprises américaines rapatrient en masse leurs bénéfices réalisés à l'étranger

Les Echos n° 19342 du 02 fevrier 2005 • page 19

Depuis l'automne, les entreprises américaines bénéficient d'une réduction d'impôts pour rapatrier leurs bénéfices logés à l'étranger. Taxé de 20 % à 25 % lorsqu'il rentre au pays, cet argent ne sera imposé qu'à 5,25 % pendant une durée d'un an. Notamment à l'initiative des groupes pharmaceutiques, plus de 300 milliards de dollars pourraient ainsi regagner les Etats-Unis.

Près de 300 milliards de dollars de profits logés hors des Etats-Unis, souvent dans des paradis fiscaux, pourraient regagner l'Amérique cette année. Et peut-être davantage, si les annonces de rapatriement de bénéfices par les groupes comme Johnson & Johnson ou Pfizer continuent à s'enchaîner au même rythme que ces derniers jours. Depuis novembre, les grandes entreprises américaines jouissent d'une fenêtre temporaire pour rapatrier ces profits étrangers dans des conditions fiscales avantageuses. Habituellement taxé de 20 % à 25 % lorsqu'il rentre au pays, cet argent n'est provisoirement imposé qu'à 5,25 % pendant un an.

Un peu plus de deux semaines après la publication, le 13 janvier, d'un guide d'application de cette loi par le Trésor, près de 80 milliards de rapatriements ont déjà été annoncés. C'est plus de la moitié des 135 milliards anticipés à l'automne dernier par l'administration lors du vote de la loi.

Les groupes pharmaceutiques Johnson & Johnson, Eli Lilly, Schering Plough et Bristol-Myers Squibb ont ainsi annoncé le rapatriement d'un total de 37,4 milliards de profits étrangers. Le record du secteur est détenu par Pfizer, qui espère faire rentrer 37 milliards de dollars à lui tout seul. Mais la santé n'est pas le seul domaine concerné. Les analystes estiment en général à 700 milliards le total de ces profits en exil. Bien que leurs résultats en souffrent car elles acquittent cet impôt de 5,25 %, toutes les multinationales peuvent être intéressées. « Les entreprises de biens de consommation, les compagnies énergétiques et les valeurs technologiques sont celles qui détiennent le plus de bénéfices à l'étranger avec celles du secteur de la santé », explique Chip Dickson, stratège chez Lehman Brothers. Lundi dernier, Kellogg a annoncé le retour d'un milliard de dollars, tandis que Procter & Gamble, qui va absorber Gillette, a annoncé qu'il détenait 10,7 milliards de dollars éligibles à cet allégement fiscal.

Effet sur le dollar
Cette réduction d'impôt découle de la décision de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de déclarer illégal le dispositif des « Foreign Sales Corporations », qui permettait aux entreprises américaines de loger les profits de leurs exportations dans des havres fiscaux. Forte de ce jugement, l'Europe menaçait d'imposer de lourdes sanctions aux entreprises américaines exportant vers le Vieux Continent. Pour éviter cela, l'administration Bush a fait passer une loi abrogeant les FSC. Et pour que celle-ci soit votée par le Congrès, il l'a accompagnée de toute une série de cadeaux aux entreprises, dont cet allégement sur les bénéfices réalisés à l'étranger.

Contrairement à la plupart des autres pays, les Etats-Unis ont adopté un système de taxation « mondiale » et non pas « territoriale » : les multinationales américaines sont taxées aux Etats-Unis sur tous leurs revenus. Elles peuvent déduire de leur imposition les revenus déjà imposés à l'étranger. Mais lorsqu'elles rapatrient ces bénéfices étrangers aux Etats-Unis, elles doivent payer la différence entre le taux de l'impôt du pays d'où viennent ces profits et les 35 % en vigueur en Amérique. Jugeant les sociétés américaines désavantagées par ce système, les « think tanks » conservateurs trouvent donc parfaitement justifiée la baisse d'impôt votée en fin d'année dernière.

Pour les critiques, qui pointent que la part de l'impôt payée par le monde des affaires est au plus bas aux Etats-Unis, cette loi a mis en lumière l'irresponsabilité fiscale des entreprises. Ils s'étonnent que cet argent, qualifié d'investi de façon « permanente » avant cette ristourne, revienne désormais en si grande quantité.

Certains experts sont en outre pessimistes sur l'efficacité de la mesure pour créer des emplois, ce qui était le but initial de cette loi baptisée « American Jobs Creation Act ». En théorie, avant d'être autorisées à rapatrier cet argent, les entreprises doivent soumettre au Trésor un plan de réinvestissement domestique, les fonds ne devant pas servir à payer des dividendes ou des rachats d'actions. Mais l'administration laisse une grande marge de manoeuvre aux sociétés. Et l'argent est fongible : il est difficile d'identifier ce qui sert à quoi.

La mesure semble toutefois avoir un impact pouvant satisfaire ceux qui s'inquiètent du niveau du dollar. On estime à un tiers le montant de ces profits libellés en devises étrangères. Pour les rapatrier, il faut donc les convertir. Environ 100 milliards pourraient donc soutenir la devise américaine. Un montant qui représente deux mois de déficit de la balance commerciale.

NICOLAS MADELAINE

Après la publication, le 13 janvier, par le Trésor, d'un guide d'application de la loi, près de 80 milliards de dollars de rapatriements ont été annoncés par plusieurs groupes. Pfizer espère faire rentrer 37 milliards à lui tout seul.

En conséquence, une fois identifiée l’étiologie de la maladie de notre système de santé, nous pouvons alors adopter au niveau national une attitude similaire à celle du médecin face à des pathologies données.

 -         Au niveau économique revenir à nos critères précédents, et à une gestion d’entreprise non truquée, ce qui dépend avant tout des responsables des établissements : il importe de noter que la gestion truquée n’est imposée à personne avec un fusil sur la tempe : son application implique l’assentiment et le cautionnement des gens qui la pratiquent, ainsi que l’absence de transparence. D’où l’importance de retrouver, dans le public comme dans le privé, une gestion similaire, sur le plan politique, à notre constitution républicaine.

-         Au niveau des effectifs des médecins, infirmiers et aide-soignants, établir, comme en Belgique, des effectifs  minimum proportionnels au nombre de résidents et adapté à leur pathologie (il ne faut pas le même nombre de soignants pour des personnes âgées selon qu’elles sont en bonne santé physique et mentale ou physiquement et psychiquement dépendantes et grabataires), supprimer les limitations artificielles à la profession, fermer les écoles de cadre, réintégrer les infirmiers cadres au sein des équipes soignantes, supprimer les évaluations trimestrielles qui maintiennent le personnel dans des conditions de stress constant et représentent une perte de temps et d’argent phénoménale, interdire le harcèlement professionnel et sanctionner les gens qui le pratiquent.  Rémunérer les médecins étrangers  au même tarif que les médecins français, afin de saper à la base la logique de diminution du nombre des médecins. 

-         En psychiatrie, ouvrir des écoles diffusant des formations psychiatriques comparables aux écoles d’infirmiers psy précédentes, attachées aux établissements de soins psychiatriques, destinées aux infirmiers DE et leur permettant d’acquérir une spécialisation dans cette discipline. Accorder automatiquement cette spécialisation aux infirmiers de secteur psychiatrique.

-         Face aux phénomènes de détournement d’argent et de corruption au sein des structures de santé, la publication des documents comptables permettrait de répondre à la question “ Où va l’argent ?”, qui constitue en l’état actuel des choses un mystère insondable, alors que la transparence de l’argent public est à la base de notre constitution. Pour réaliser une transition nette sur le plan comptable, confier provisoirement la gestion comptable des établissements de santé et de soins à l’inspection du travail, en embauchant le nombre d’agents nécessaires.

-         Partager la responsabilité des fraudes entre les établissements au sein desquels elles se produisent, et les organismes qui en profitent (centres de formation, conseils, banques, partenaires financiers, etc).

-         Eliminer du pays  les organismes sectaires nuisibles en leur appliquant des critères similaires à ceux appliqués aux organisations politiques jugées menacer la sécurité des citoyens et  de l’Etat : il devrait être possible de les dissoudre purement et simplement.

-         Restructurer la santé sur la base des critères du Comité Consultatif National d’Ethique : respect absolu de la personne humaine et de la connaissance, conception ouverte de la recherche.

-         Supprimer les hiérarchies de dominance au bénéfice des hiérarchies de connaissance et de compétence.

-          Favoriser l’installation des infirmiers psy en libéral comme psychothérapeutes, et dans ce cadre, l’élaboration de lieux de convivialité ouvert au public.

FIN

Revue de Presse Mediscoop du mardi 13 juin 2006  :

Etudes médicales : « La Belgique freine l’afflux d’étudiants français »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que “ le Parlement francophone [de Belgique] limite à 30 % le nombre d’étudiants étrangers dans 8 filières médico-sociales dès la rentrée 2006 ”. Le quotidien parle de “ message de fermeté ”, retenant que “ l’enseignement supérieur belge ne doit plus être considéré comme une bouée de secours pour les étudiants français recalés à leurs concours d’entrée ”.

Le Figaro précise que “ ce numerus clausus s’appliquera à partir de la rentrée prochaine aux 8 principales filières médico-sociales : médecine vétérinaire, kinésithérapie, podologie, audiologie, orthophonie, ergothérapie, obstétrique et éducation spécialisée ”.

Le journal cite la ministre en charge du dossier, Marie-Dominique Simonet, qui indique que ce décret a pour but d’“ améliorer la qualité de l’enseignement supérieur en communauté française”.

Le Figaro rappelle en effet que “ l’exode [d’étudiants français en Belgique] s’est accentué [ces dernières années] lorsque les écoles et universités françaises ont durci leur sélection ”.

Le quotidien remarque que le ministre de l’Enseignement supérieur français, François Goulard, “ juge la réforme belge “naturelle et compréhensible” ”.

Revue de presse rédigée par Laurent Frichet laurent.frichet@santor.net

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