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Harcèlement moral: Remake des "Dix Petits Nègres": enquête sur les facteurs de mortalité et de morbidité en milieu hospitalier et propositions pour en sortir - Octobre 2003 © Isabelle AUBERT-BAUDRON (Révision et actualisation des liens: août 2016) Également en ligne dans le blog de Miss Marple (2016) : Enquêtes sur les facteurs de mortalité et de morbidité en milieu hospitalier : première partie et deuxième partie Suite à la mort de quinze collègues soignants morts entre 1981 et 2003 dans le cadre du petit hôpital psychiatrique de province où je travaillais, j'ai enquêté sur les facteurs de mortalité et de morbidité en milieu hospitalier, les méthodes de management en cause, les stratégies à appliquer dans un contexte de harcèlement, et réfléchi à quelques alternatives.. Cette histoire rappelle celle des "Les Dix Petits Nègres" d'Agatha Christie, sauf qu'il ne s'agit pas d'un roman mais qu'elle se situe dans la vie réelle. Elle n'a pas pour décor un lieu de vacances mais le centre psychothérapique d'un petit hôpital public de province. Ses acteurs ne sont pas des statuettes ni des invités, mais des soignants. Ils ne sont pas dix, mais quinze. (octobre 2003). Il y a des morts, mais, comme dans le roman policier, à priori pas d'assassin. Entre 1981 et 2003 Annie B, infirmière, a été retrouvée pendue chez elle. Puis Pascal D., infirmier, est mort d'une overdose de médicaments. Marc C , infirmier, s'est ensuite jeté sous un camion, Serge T, médecin, est mort également d'une overdose de médicaments, ainsi que Jean-Pierre et Renée E., un couple d'infirmiers. Jean-Jacques C, infirmier, s'est tué dans un accident de deltaplane, Ariel G, psychologue, a été retrouvée morte chez elle (cause inconnue). Emilie B, infirmière, est morte d'une leucémie, Thierry B, infirmier, du sida, Roger T , surveillant, d'une pancréatite aiguë foudroyante, Bernard L, médecin, soigné pour un cancer depuis plusieurs années, d'une embolie, Nanou C, infirmière, d'une tumeur au cerveau, Marie-Claude D, infirmière (2002), d'un cancer ainsi qu'Alain B, infirmier et mari d'Emilie (2003). Sans compter les gens actuellement vivants ayant été soignées pour des cancers (une infirmière, une surveillante, un médecin) et pour dépression encore en fonction, (6 infirmiers, 1 surveillant) sur un effectif d'une centaine d'infirmiers. Le médecin du travail qui suivait cette hôpital et connaissait bien le personnel dont elle était appréciée, a fait ce qu'elle a pu dans le cadre de ses fonctions, puis a fini par démissionner il y a deux ans. Elle vient juste d'être remplacée. J'ai travaillé moi-même comme infirmière dans ce centre dont je suis partie en 1991 après quinze années de bons et loyaux services, confrontée à l'incapacité d'effectuer le travail pour lequel j'avais été formée et pour lequel j'étais rétribuée. Sur la base des données dont je disposais, j'avais tiré la conclusion que nous étions prisonniers d'un système de contrôle. Durant plusieurs années j'avais tenté d'influer sur la situation de l'intérieur, en mettant sur pied, à la demande de mon médecin chef et du directeur d'alors, des conditions de soins vivables, qui s'étaient révélées efficaces et avaient été bien accueillies des patients, mais m'avaient valu les foudres de ma hiérarchie trois ans plus tard, ces mêmes résultats ayant été considérés comme "remettant en cause toute l'institution". Confrontée à une incompatibilité entre le bien-être des patients et la structure de l'administration auxquels ils étaient confiés, j'avais dans un deuxième temps utilisé le terrain pour étudier de l'intérieur un système de contrôle et y expérimenter in vivo un ensemble de stratégies permettant d'y insérer des portes de sortie non prévues par ce système. Puis ma présence dans l'établissement n'ayant plus lieu d'être, j'ai démissionné. L'attitude du public sur les professionnels de psychiatrie repose sur quelques idées préconçues selon lesquelles le contact avec la folie serait moralement éprouvant et entraînerait une fragilité psychique. Ce taux de mortalité, qui éveillerait des interrogations dans un autre milieu, est imputé aux individus eux-mêmes, à une fragilité inhérente à leur nature, et considéré comme "normal", ce qui permet d'éviter toute réflexion sur cette hécatombe. Or depuis un certain nombre d'années, on assiste au même phénomène dans d'autres services publics, particulièrement au sein des forces de l'ordre, qui n'ont pas du tout la même image. Alfred Korzybski : "Un homme est un tout psycho-somatique dans son milieu qui le pénètre et auquel il réagit." A ce point il me semble important d'examiner le contexte dans lequel se situent ces morts : qu'en est-il aujourd'hui en octobre 2003 ? En raison du manque de personnel, la situation est devenue ingérable et un syndicat vient de publier le texte suivant: SOINS PSYCHIATRIQUES EN DANGER AU SECTEUR IV Aujourd'hui le secteur de psychiatrie adulte de T. n'a plus les moyens humains de prendre en charge, comme il se doit, les patients, aussi bien en intra-hospitalier, qu'en extra hospitalier. La non-gestion par notre administration des absences du personnel infirmier (départ à la retraite, maladie, congé maternité, accident ...) entraîne depuis un mois l'arrêt presque complet des soins spécifiques au secteur Psy. Notre direction ne nous propose que le remplacement de trois postes sur les 13 manquant, évoquant les difficultés financières de notre établissement, dont en aucun cas la psychiatrie est responsable. Mais les démarches de recrutement n'ont débuté que cette semaine sous la pression de notre syndicat et du personnel. cette situation est intolérable pour les soignants, les patients et leurs familles. Le personnel malgré sa bonne volonté ne peut plus assurer que le minimum, mais en aucun cas l'ensemble des soins que les patients sont en droit d'attendre. La psychiatrie subit de plein fouet les restrictions budgétaires des hôpitaux, et on est en droit de se demander si cela n'est pas une volonté délibérée de la faire disparaître. Née dans les années soixante-dix, la psychiatrie locale faisait, à l'ouverture du centre psychothérapique en 1973, figure d'avant-gardiste : services ouverts, pas de chambre de contention, un personnel satisfaisant, et des élèves non inclus dans les effectifs. Cette situation était due aux deux médecins chefs responsables chacun d'un secteur, qui travaillaient en bonne entente et avaient à cœur de mettre sur pied une pratique respectueuse des patients. [1] Dans les années quatre-vingt, la fermeture des centres de formation puis la réduction des lits (de 25 à 20 par unité) ont entraîné des réductions d'effectifs qui n'ont fait qu'augmenter. Le ministère de Jacques Ralite permit des avancées : le personnel avait carte blanche pour monter des projets, les directeurs d'hôpitaux (en tout cas celui que j'avais a l'époque) n'étaient pas seulement des administratifs, mais encourageaient les objectifs soignants et donnaient les moyens matériels de les réaliser, et la "voie hiérarchique" était inexistante. Avec l'apparition du "dossier de soin" censé faciliter la prise en charge des patients, les infirmiers se sont retrouvés avec une masse de paperasserie quotidienne à remplir : annotation sur les dossiers de soins en plus des transmissions journalières des cahiers de rapport, censées être utilisées à des fins de sacro-saintes statistiques. Les changements structurels survenus dans la profession (ouverture d'écoles de cadre pour les surveillants) ont entraîné un changement dans les relations internes au personnel : de soignants qu'ils étaient auparavant, les surveillants se sont transformés en administratifs et en professionnels de l'autorité. Privés du personnel pour les faire fonctionner, les services d'activités (restaurant, cafétéria, ateliers divers, appartements thérapeutiques, etc.) ont disparu. Alors qu'auparavant la fonction de la psychiatrie consistait à répondre aux besoins des hospitalisés, elle s'est un beau jour complètement déconnectée de ceux-ci, sa nouvelle fonction consistant à faire des économies. Les patients et le personnels sont devenus de simples objets de ce mode de gestion, et ceux faisant fonction de grains dans la machine ont été mis de côté: piratage du travail, harcèlement moral, contrôles disciplinaires accrus : tous les trois mois chaque infirmier doit subir une "évaluation" [2] : il est reçu pendant une heure par un surveillant et le surveillant chef, une note lui est attribuée ainsi qu'une annotation, censée le maintenir toujours sous pression, sous la menace de sanctions diverses, et au pire, d'une mutation. Parallèlement, pour dissuader les gens de partir, ont été mises en place un ensemble de restrictions à l'exercice du métier [3]. Alors qu'auparavant les différents échelons de la hiérarchie travaillaient ensemble sur la base des mêmes objectifs soignants, sous l'impulsion du médecin-chef, celui-ci a été assujetti aux administratifs, et départi de son pouvoir de décision quant à la nature des soins prescrits, ceux-ci devant d'abord passer par le filtre de l'administration avant d'être acceptés, toujours sur la base d'objectifs comptables. Il n'a plus non plus droit de regard sur le personnel infirmier qui dépend à présent des seuls administratifs. Parallèlement est insufflée par les écoles de cadres une idéologie corporatiste opposant le pouvoir infirmier au pouvoir médical, destinée à désolidariser les différents membres des équipes soignantes. L'hôpital est devenu un affrontement d'objectifs devenus antagonistes : d'une part l'objectif soignant, et d'autre part l'objectif économique, ce dernier ayant tout pouvoir sur le premier. Ce processus ne s'est pas limité à cet hôpital : il est responsable de l'hémorragie du personnel infirmier. Les surveillants qui ne se sont pas coulés dans le moule de l'école des cadres se sont vus mis à l'écart, sanctionnés, et soumis au même harcèlement moral que les infirmiers jusqu'à ce qu'ils se retrouvent en longue maladie ou changent de voie professionnelle. Nous en sommes ainsi arrivés à cet état de fait incroyable qu'une partie du personnel, l'administratif, est sciemment payée pour détruire l'autre, le soignant, ceci à grand frais d'années de formations onéreuses, de centaines d'heures passées en réunions, en évaluation et entretiens disciplinaires, d'arrêts maladie qui n'auraient jamais eu lieu hors de ce contexte, et qui viennent ajouter au déficit de la sécurité sociale. Sans compter également les conséquences sur le plan social, où des patients qui auraient autrefois bénéficié d'une prise en charge psychologique digne de ce nom se voient renvoyés dans leur milieu au bout de quelques jours en raison du manque de lits d'hospitalisation, sans que les conditions de vie qui les avaient amenés en psychiatrie aient changé d'un iota. Bien évidemment, l'augmentation de personnel administratif a été proportionnelle à la baisse des effectifs soignants. Ce nouveau système, qui est en fait ruineux, permet de douter de l'objectif avancé pour le justifier, les sources d'économies. S'il permet effectivement d'économiser à court terme, il se solde par des dégâts humains et sociaux considérables. Harcèlement moral : Le phénomène a acquis une telle ampleur que la médecine du travail lui consacre maintenant des dossiers spécifiques. Les pathologies qu'il engendre, meurtrières, viennent s'ajouter aux maladies professionnelles déjà existantes. Voici un document édifiant trouvé dans la documentation destinée aux médecins du travail sur internet http://christian.crouzet.pagesperso-orange.fr/smpmp/images-SMT/Harcelement.pdf
Ce document permet de constater que les médecins du travail se trouvent ici face à une stratégie de destruction des individus. Le but ici n'est pas de faire des économies, il est d'arriver aux conséquences de ces stratégies diffusées par les écoles de cadre, conséquences décrites et parfaitement connues, qui reviennent à éliminer les gens purement et simplement, en les mettant devant l'alternative suivante : mourir ou partir. Ce dont il est question ici est d'extermination invisible. Parallèlement, les recours des intéressés face à ces agressions psychiques, qui sont en théorie illégales, représentent un parcours du combattant : en cas de harcèlement moral, le harcelé doit obtenir le consentement de la direction de l'établissement pour poursuivre le harceleur, ce qui est absurde, puisque ce dernier agit avec le cautionnement de la direction :"La procédure pénale peut être engagée si, en application de l'article 11, alinéa 3 du titre Ier du statut général des fonctionnaires, l'administration dépose plainte contre l'auteur du harcèlement, aux côtés de la victime, en invoquant le nouvel article 222-33-2 du code pénal. Pour ce faire, le Directeur, représentant légal de l'établissement, doit être autorisé à ester en justice par le Conseil d'administration (art. L. 6143-1, 16° du code de la santé publique). En cas de dépôt de plainte par la victime, l'administration pourra s'y associer et devra prendre à sa charge le remboursement des honoraires et des frais de procédure. Pour ce faire, elle devra néanmoins avoir donné son accord préalable pour l'engagement des poursuites pénale" (Philippe Jean pour l'ANMTEH ) Quant aux syndicats, leurs représentants sont la plupart du temps les surveillants qui sanctionnent le personnel. Tout est conçu pour que ce qui est au niveau légal interdit soit permis, officialisé et non réprimé dans les faits. Il existe une règle, mais elle est truquée, une législation, mais elle est faite pour être détournée. Questions :1. Comment des gens qui traitent ainsi le personnel peuvent-ils se prétendre aptes à prendre des décisions en matière de santé publique et se voir confier la responsabilité de la vie des citoyens ? Les conséquences sur les patients sont dramatiques: impossible à un personnel épuisé physiquement et psychiquement, contraint de courir sans arrêt, de travailler de façon "thérapeutique": elles engendrent des maltraitances qui n'auraient pas lieu dans un autre contexte et banalisent le mépris de la personne humaine. Les exécutants de ce système, à savoir les surveillants, constatent ces conséquences dans la mesure où ils y sont confrontés en permanence. Ils ne peuvent prétendre les ignorer, dire qu'ils ne savaient pas. 2. Comment se fait-il que ces agents puissent non seulement cautionner ce système, mais y participer en pleine connaissance de cause ? Les critères de travail qui avaient cours autrefois : l'esprit du service public, le respect de la personne humaine, les devoirs des soignants, ont disparu. Non seulement ils n'ont plus droit de cité, mais quand ils sont énoncés, ils sont considérés comme subversifs ! Conséquences : Au niveau des patients: cette infériorisation banalisée de la personne des soignants engendre chez ceux qui la vivent une tendance à traiter de même les soignés : si l'on accepte un tel traitement pour soi-même, on accepte dans un deuxième temps de le faire subir aux autres. C'est pourquoi à la baisse de la qualité des soins due à la réduction des effectifs s'ajoute une dégradation des rapports humains générée par la perte du sens de la dignité des patients, à l'intérieur de l'institution, et s'accompagne à l'extérieur d'une dégradation similaire des relations avec l'entourage familial (conjoints, enfants). Au niveau de la santé : la fuite des infirmiers engendre un effondrement du système de santé tout entier, avec pour conséquence l'impossibilité de ce système de répondre aux besoins de la population concernée. Le phénomène dépasse de très loin le cadre hospitalier : c'est l'ensemble de la population qui est privée d'un accès aux soins décent. Contrairement à un discours abstrait qui divise la population entre "malades" d'un côté et "bien portants" de l'autre, comme si ces termes appartenaient à l'identité des gens, dans les faits, la plupart des "bien portants" ont affaire de temps à autres à l'hôpital (consultations, soins externes, hospitalisation courtes), et subissent également les préjudices de la dégradation. De même que la plupart des "malades" ne le sont que de façon transitoire. Cette division sémantique artificielle de la population en deux catégories figées différentes est absurde et coupée de la réalité. Ce discours officiel est censé accréditer l'idée qu'il y aurait des "spécialistes" qui seraient seuls habilités à décider pour "les malades", engendrant l'infantilisation de ces derniers, leur refusant tout droit de regard sur leur santé. D'où la multiplication des procès en justices intentés ces dernières années aux établissements de soins par les usagers. La profession réagit en prétendant un manque de tolérance du public, alors qu'il est dû en fait à la multiplication des fautes professionnelles et des accidents inhérents à ce système de gestion. Au-delà du milieu médical, la même stratégie est appliquée dans l'ensemble du monde du travail, d'où le fait que le harcèlement moral est devenu un fléau national et représente aujourd'hui un pourcentage important des causes de consultation en psychiatrie. A travers ce système, c'est non seulement le droit du travail qui est bafoué, mais la notion de citoyenneté elle-même qui disparaît. C'est la fin de l'état de droit, la généralisation de la dictature, non pas au travers un changement politique issue de la volonté du peuple, ni par un coup d'état visible, mais imposée sournoisement par une minorité d'administratifs, sans concertation des citoyens ni des instances médicales, à leur insu, s'exerçant à leur détriment, et dans lequel les instances légitimes se retrouvent dépossédées de tout pouvoir de décision et mises devant le fait accompli. Idéologies qui sous-tendent cette stratégie:De l'observation de ces faits à l'hôpital au quotidien est sorti un livre : Des systèmes de contrôle: techniques de contrôle et stratégies de non-contrôle [4]. J'ai adopté à l'égard du phénomène l'attitude d'un biologiste dans son laboratoire étudiant les agents étiologiques d'une maladie, et cherchant des traitements. Aujourd'hui, deux idéologies me semblent s'en rapprocher le plus :
La voie d'infiltration par le biais duquel cette stratégie de destruction a été généralisée sont les centres de formations des écoles de cadre, de management d'entreprise, qui ont généralisé des méthodes de gestion fondées sur l'escroquerie institutionnalisée, permettant aux gens qui en tirent les ficelles et en connaissent les règles d’en déposséder le vulgum pecus à son insu par le biais de méthodes mafieuses. Le phénomène n'est pas seulement français : il est mondial et s'est diffusé avec le phénomène économique de la mondialisation impulsé par les Etats-Unis. Ce n'est pas seulement l'administration française qui est en cause, mais la généralisation planétaire de cette idéologie par le biais de l'économie, elle-même fondée sur le postulat de la valeur absolue de l'argent et l'infériorisation de la valeur humaine. Elle touche tous les pays, y compris les États-Unis et leurs citoyens. A ce niveau, ce à quoi nous avons affaire est un système anti-humain global dans le cadre d'une guerre idéologique. Historique des écoles de cadre :Pour ne parler que de la France, il est édifiant de considérer l'historique des écoles de cadre apparues dans les années quatre-vingt. Décret n° 80-172 du 25 février 1980 portant statut des personnels d'encadrement et de surveillance des écoles de cadres et des écoles et centres préparant aux professions paramédicales relevant des établissements d'hospitalisation publicsArticle 12 Les adjoints et adjointes d'internat sont chargés, sous l'autorité du directeur et du directeur technique de l'école, de veiller au maintien de l'ordre et de la discipline. Article 13 Les adjoints et adjointes d'internat sont recrutés : 1° Par concours sur épreuves ouverts aux candidats titulaires du brevet d'études du premier cycle du second degré ou d'un diplôme équivalent ou qui justifient du passage en second cycle du second degré et âgés de vingt-cinq ans au moins et de quarante-cinq ans au plus au 1er janvier de l'année du concours ; 2° Après examen professionnel ouvert aux agents titulaires des établissements hospitaliers publics âgés de quarante-cinq ans au plus au 1er janvier de l'année de l'examen et ayant accompli au moins cinq ans de services effectifs dans ces établissements. Ces limites d'âge peuvent être reculées dans les conditions prévues à l'article 2 du décret n° 68-132 du 9 février 1968. Ces concours ou examens sont organisés dans chaque établissement selon les modalités déterminées par arrêté du ministre chargé de la santé. Dans le passé, les écoles de cadre avaient été créées sous le régime de Vichy: Archives de l'Institut National Audiovisuel : Le Maréchal en visite - France (Journal du 20 Août 1943: Séquence 1) L'École des cadres civiques de Mayet-de-Montagne reçoit le Maréchal - 25" ] Le gouvernement, considérant que la défaite résulte du manque de véritables chefs, veut également réformer l'éducation des élites. Des écoles de cadres sont créées en conséquence. On y forme les futurs dirigeants par un entraînement physique, une formation politique, morale et civique qui doit développer chez eux les qualités de chefs. Dès mars 41, on compte 60 écoles de cadres dont la moitié sous l'égide du secrétariat général à la jeunesse. Toutes ne sont pas rattachées à la cause de la "révolution nationale". Ainsi, l'école des cadres d'Uriage passe à la résistance en novembre 42. L'école des cadres de Mayet-de-Montagne fut créée en octobre 1941 par Marion, secrétaire chargé de l'information et de la propagande. Elle a pour fonction de former des propagandistes de Vichy. Certaines catégories sociales, comme les instituteurs, les chefs de cabinet de préfets, les syndicalistes ouvriers ou les officiers de l'armée d'armistice, ont des stages réservés. On disait à l'époque que l'atmosphère y régnant "prônait la lutte des classes, qu'elle était antipatronale, ultra-collaborationniste, opposée à la légion des combattants et à l'Angleterre, violemment hostile au Gaullisme, acquise aux idées nazies ..." Assez étrangement, on constate entre les deux époques les similarités suivantes :
Selon les documents traitant du harcèlement moral, la sphère dans lequel il serait le plus exacerbé est l'administration. Ceci expliquant cela, on comprend mieux comment on en est arrivé là. Il est néanmoins navrant que l'équipe au pouvoir qui a appliqué un tel système ait été celle qui se prétendait la plus représentative du peuple, et qui disposait de la confiance de celui-ci. S'il avait été instauré par un vulgaire leader d’extrême droite, cela n'aurait étonné personne; cela aurait été dans le cours des choses. Or mis en place par les libéraux et appliqué par la gauche, il est dû à ceux qui se présentaient comme les défenseurs de l'Etat de droit et de la démocratie. Or cette stratégie de déshumanisation est parfaitement inconstitutionnelle, comme le rappelle Philippe Jean : "les obligations déontologiques stipulées notamment par les articles 2 du code de déontologie médicale et des règles professionnelles infirmières (il doit exister des dispositions équivalentes dans les codes de déontologie des sages-femmes, des masseurs kinésithérapeutes) et imposant l'exercice de la profession dans le respect de la dignité de la personne humaine ; ce principe général du droit a une valeur constitutionnelle, étant inséré en 1946 (Aux lendemains de la Victoire remportée par les Peuples des Nations Unies contre le Nazisme et le Fascisme) dans le préambule de la Constitution de la IVème République, maintenu en vigueur par le Préambule de la Constitution du 5 octobre 1958. (A propos du harcèlement moral en milieu hospitalier De la complexité à le définir ... ... à la difficulté à le réparer par Philippe JEAN pour l'ANMTEH p. 3 ) Elle est également en complète contradiction avec les principes du Comité Médical Consultatif d’Éthique qui reposent sur le respect absolu de la personne et de la connaissance et qui vise à résoudre des problèmes que la science n'est pas parvenue à résoudre antérieurement. En d'autres termes, elle est parfaitement illégale et proprement inacceptable. Dans ce contexte, le procès de Maurice Papon fait figure de mascarade destinée à condamner le régime de Vichy pour accréditer l'idée que ses méthodes seraient révolues afin de les réactualiser. Cela ne signifie pas pour autant que le régime sous lequel nous vivons soit similaire à celui de Vichy, ce que je me garderais de dire car cela ne correspond pas aux faits à mon sens. Cela signifie seulement qu'il y a une similarité de structure dans les mécanismes de pensée de l'administration entre les deux époques, mécanismes bien antérieurs au XX° siècle et sans rapport avec le nazisme, mais avec son origine, qui date de en réalité de Philippe le Bel (XIII°-XIV° siècles), père d'une "administration moderne" qui est en réalité moyenâgeuse. Mais ceci est une autre histoire. Comment en sortir :1. Stratégies de non-contrôle :Contrairement à l'idée accréditée par cette idéologie, des portes de sortie existent. J'ai décrit dans le livre sur les systèmes de contrôle les stratégies de non-contrôle que j'avais personnellement expérimentées, et je peux dire aujourd'hui avec le recul qu'elles se sont avérées efficaces, et m'ont préservée des conséquences dramatiques dont mes collègues ont souffert. Non seulement ce contexte destructeur ne m'a pas détruite, mais c'est avec une jubilation certaine que j'ai utilisé ce dernier comme objet d'expérimentation. Les stratégies utilisées sont valables pour tous les systèmes de contrôle et applicables par n'importe qui. Elles demandent peu de moyens mais nécessitent toutefois un changement d'attitude mentale par rapport aux agressions, consistant principalement à sortir de la position de victime et à affronter le danger, ce qui passe par un travail personnel. 2. L'éloge de la fuite :Personnellement, je n'ai jamais regretté mon départ de psychiatrie, en dépit des préjudices financiers qui en ont découlé: j'ai perdu en partant tous les avantages acquis au cours de mes quinze années de travail dans l'administration. Mais il n'est pas possible d'avoir le beurre et l'argent du beurre: ma santé et ma liberté de pensée n'ont pas de prix, et même si mes revenus sont minimums, j'ai le temps et je me donne les moyens de faire des choses qui me passionnent, et dont la valeur sur le plan humain est pour moi supérieure à celle de l'argent que je gagnerais si j'étais restée. Il importe en de telles circonstances de faire la part des choses : en aucun cas un avantage acquis ni un travail ne justifient la perte de sa santé, de sa dignité, ou de sa vie. A plus forte raison s'il est éreintant physiquement et moralement, mal payé, et s'il sert à enrichir des gens qui vivent sur le dos de ceux qui le réalisent. Quel intérêt de jouer un jeu truqué à la base, mis en place par des gens pervers et sans scrupule, dont l'issue est prévisible et inéluctable, et dans lequel soignants et soignés sont de toutes façon les dindons de la farce ? C'est ce qui s'appelle prendre les gens pour des imbéciles, ou je ne m'y connais pas. Pour les gens harcelés au travail et les pathologies engendrées par le milieu, il convient d'être clair : les troubles dont ils souffrent ne sont pas liés à des étiologies inhérentes à eux-mêmes, ni à leur structure de personnalité, ni à des traumatismes infantiles : ils sont sciemment créés de toute pièce par le milieu ambiant, qui est éminemment pathogène. En conséquence il n'est pas honnête de faire croire aux gens que leurs troubles sont d'origine endogène et de les pousser à se soigner tout en les maintenant dans de telles conditions: la solution la plus saine consiste à sortir de ce milieu. Le principe consiste à imposer aux gens des conditions de vie invivables en leur faisant croire que la souffrance qu'ils éprouvent est due à leur structure de personnalité, afin de leur en faire endosser la culpabilité. Or quand les pathologies engendrent la mort des individus, ce n'est pas seulement de "maladie professionnelle" dont il est question, mais de "morts professionnelles", ce qui n'est plus du tout la même chose. Quand ces morts sont planifiées et induites en pleine connaissance de cause, les termes de droit généralement utilisés sont : meurtre avec préméditation. Enfin, au-delà de la question du droit, il importe ici de poser la question de la cohérence de cette situation : le monde du travail repose sur des contrats d'embauche. Un contrat implique l'accord de tous les partenaires sur les mêmes bases, et le respect de ces bases par tous ceux-ci. Un travail consiste à être engagé pour accomplir un travail donné, en échange de quoi le salarié gagne une somme d'argent donnée. Il repose donc sur une convention entre l'employeur et l'employé. Voir à ce sujet l'article I Nouvelles données sur l'argent: de quoi parlons-nous exactement ? Si le contrat est respecté de part et d'autre, le travailleur accomplit le travail demandé, en retour de quoi il acquiert l'argent qu'il a gagné. Si l'un des partenaires transgresse les clauses, il rompt le contrat de fait et décharge son partenaire de ses propres engagements. Il n'y a alors plus de convention, donc plus contrat. Or ce qui est attendu en réalité du salarié dans le cadre actuel n'est pas qu'il accomplisse le travail requis sur le papier, en l'occurrence, dans un hôpital, apporter une qualité des soins correspondant aux besoins des patients, mais qu'il accomplisse une somme de travail correspondant à la capacité d'exécution de plusieurs personnes, afin qu'il rapporte beaucoup plus d'argent qu'il n'est censé en rapporter, tout en le spoliant parallèlement d'une partie des bénéfices auxquels il a droit sur la base du contrat de travail. Il y a d'une part la demande exprimée sur le contrat, et d'autre part la demande réelle des employeurs, qui est non formulée, implicite. Le but du jeu consiste alors à obliger les gens à accepter de faire un travail qui ne leur est pas demandé et qui aboutit aux résultats inverses de celui auquel ils ont été formés, pour un bénéfice inférieur à celui qui leur est promis. Bien évidemment, si les choses étaient claires dès le départ, elles seraient formulées de la façon suivante: "Voilà : je vous engage pour faire le travail de trois personnes, sans lien avec votre fonction, pour un salaire inférieur à celui d'une seule." Mais personne n'accepterait alors de telles conditions. Exemple : en tant qu'infirmière psy, mon travail consistait en 1979 à amener les soignés à un état de mieux être et d'autonomie dans le cadre d'un effectif de 6 soignants pour 25 lits d'hospitalisation. En 1990, il consistait à maintenir les patients dans un état de dépendance psycho-somatique dans le cadre d'un effectif de 2 soignants pour 20 lits d'hospitalisation, ce qui n'est pas du tout la même chose. En 1979, le but des soins consistait à faire en sorte que les patients puissent repartir dans la vie active dans la mesure du possible une fois leurs difficultés résolues. En 1990, le but de la structure consistait à avoir une augmentation de patients et des statistiques de soins, de la "file active", afin de justifier pour l'année suivante de crédits supérieurs à ceux de l'année précédente. Ce qui n'est pas du tout la même chose non plus. En 1979 un infirmier était censé travailler 37 ans avant de partir en retraite, en 2003, il sait qu'il devra travailler 40 ans minimum, sans certitude par rapport au maximum. En 2010, à l'heure de la réforme des retraites voulue par Nicolas Sarkozy, c'est la certitude d'une baisse du montant des retraites, de l'augmentation de la durée du travail, et ceci, pour inciter les salariés à investir dans les assurances de fonds de retraite. Le glissement de l'un à l'autre repose donc sur le passage d'un contrat digne de ce nom à un marché de dupes. Tout le but du jeu consiste de ce fait à faire avaler cette couleuvre aux gens en leur faisant croire qu'ils n'ont pas d'autre alternative. Autrement dit, ce dont il est question ici n'est pas de contrat de travail, mais d'escroquerie pure et simple. Personnellement, je ne peux pas travailler sérieusement dans de telles conditions. 3. Les solutions de remplacement :La faille majeure de ce système réside dans le fait qu'il est organisé par des gens non nécessaires à la structure, qui la parasitent et vivent à son détriment, comme un cancer se développe au détriment de son hôte. Mais comme le cancer, il a fondamentalement besoin de l'hôte, sans lequel il ne peut vivre. Il a besoin de l'aveuglement et du cautionnement des intéressés (soignants et patients), qui ont tout à y perdre. Il s'effondre quand ces derniers décident de cesser de se laisser asservir pour s'organiser entre eux, en fonction de leurs besoins humains réels et de leurs capacités respectives, ce qui implique qu'ils se réapproprient leur pouvoir de réflexion et de décision sur leur propre vie, et regroupent leurs moyens (compétences professionnelles pour les uns, moyens financiers pour les autres). Ainsi la meilleure parade aux systèmes de contrôle comme celui-ci consiste non pas à lutter contre lui avec les outils qu'il a prévus pour ce faire, ce qui est complètement inefficace, mais à être en mesure de faire mieux que ce qu'il fait sur le plan de l'efficacité et de la qualité des soins, ce qui n'est pas difficile en l'occurrence, afin de s'en passer purement et simplement. En raison de la lourdeur des démarches concernant les recours judiciaires d'une part, et de l'incapacité de la réalité hospitalière à répondre aux besoins des patients d'autre part, il existe d'autres possibilités vers lesquelles il convient de se pencher, basées sur l'organisation entre les gens strictement nécessaires à la structure et permettant d'éviter le personnel parasite, la corruption et la fuite des capitaux. Il est possible d'envisager d'autres alternatives de travail qui permettent d'offrir des alternatives a l'hôpital pour les infirmiers, les patients et leurs familles : La profession de psychothérapeute : c'est la voie que j'ai choisie, afin d'exercer mon métier en libéral. Le travail que j'y fais est similaire à celui que je faisais comme infirmière psy en CMP (centre médico psychologique) dépendant d'un centre hospitalier. L'avenir de la profession étant actuellement en suspens (http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022244482&dateTexte=&categorieLien=id) , je m'abstiens ici et pour le moment de tout commentaire. Toutefois cette possibilité, mal exploitée jusqu'ici, permettrait aux infirmiers de secteur psychiatrique de travailler avec les médecins généralistes et les cabinets d'infirmières libérales sur le terrain, et de pouvoir mettre au service de la population les connaissances et pratiques qui leurs ont été dispensées dans le cadre de la formation professionnelle, et qu'ils n'ont que rarement la possibilité d'utiliser en milieu hospitalier dans la mesure où elles ne sont pas connues des médecins et psychologues, et ne peuvent à ce titre être intégrées au reste de l'équipe soignante. Lieux de vie : ils existent déjà, peuvent être mis en place par des infirmiers. Famille d'accueil : la plupart des familles d'accueil hébergeant des patients venant de psychiatrie, ou des mineurs en difficultés, ou des personnes âgées, ne sont pas des soignants, mais la plupart du temps des gens sans qualification. Sur les lieux de vie et familles d'accueil existant, voir le site Famidac http://www.famidac.net/ qui contient de nombreuses informations et la documentation relative aux démarches de mise en place. Créer de nouvelles structures fondées sur les besoins humains réels des gens, et visant à y répondre pratiquement: a) Pour les personnes en butte au harcèlement, il serait utile de mettre en place des lieux d'accueil et d'écoute leur permettant de décompresser dans un premier temps, d'apprendre à se préserver et à se défendre, d'engager des poursuites le cas échéant contre les harceleurs s'ils le souhaitent, et de restructurer leur avenir professionnel sur de nouvelles bases. b) Pour les hospitalisés en psychiatrie : s'organiser avec des psychiatres désireux de changer de cadre et d'état d'esprit pour mettre sur pied des structures privées du style de la clinique de La Borde à la Cour Cheverny, dans lesquelles les patients et les soignants auraient tous un statut de citoyens, et pratiqueraient des activités rentables demandant peu d'investissement au départ et procurant une autonomie financière : location de salles pour des séminaires, conférences, café-restau, animations et spectacles, etc. c) Autre alternative, celle-ci pour les personnes âgées , plus facile à articuler avec les clients concernés dans la mesure où elle serait pour eux une alternative aux maisons de retraite, moins onéreuse que celles-ci, et leur permettrait de se réapproprier leur pouvoir de décision concernant l'aménagement de leur vie : location de maisons avec jardin pouvant abriter 3 ou 4 couples, ou 8 personnes maximum : le prix de la location est partagé entre les habitants, ce qui permet de louer une habitation confortable et agréable à un prix abordable (1500 euros / 8 = 187,50 euros par personne ) et est bien moins onéreux qu'un hébergement en maison de retraite. Emploi à temps plein d'une infirmière psy et d'une aide-soignante comme salariées ou indépendantes : dans les deux cas les salaires étant partagés par les 8 personnes, ils représentent pour chaque résident une somme de 500 euros maximum. Les dépenses en charges diverses partagées en 8 sont moins onéreuses que les charges payées en habitation individuelle. Mise en place à l'intérieur de la maison d'une organisation de vie familiale, en lien avec la vie locale, à laquelle participent les personnes âgées valides : faire la cuisine, cultiver des légumes, s'entraider, participer à des activités extérieures, à la vie sociale (voyages, rencontres troisième âge, chorale, aide aux jeunes : garde d'enfants, interviews filmées de personnes âgées permettant de transmettre la mémoire aux jeunes générations, etc.) afin de restituer aux personnes âgées leur rôle au sein de la cité. Le principe serait similaire à celui des "appartements thérapeutiques" mis en place en psychiatre, à cette différence qu'ils seraient gérés par les intéressés eux-mêmes, qui pourraient se choisir entre eux, et choisir leur personnel, à un coût bien inférieur à celui des maisons de retraites, ou, pour le même prix, avoir une qualité de vie bien supérieure. Toujours dans le domaine des maisons de retraite, une formule permettrait de mettre un terme au pillage organisé : que les résidents soient actionnaires et investisseurs des établissements afin de pouvoir décider de la gestion, de l'organisation interne, et des embauches de personnel. Si les résidents potentiels d'un établissement regroupaient leurs moyens financiers, ils pourraient obtenir une qualité de vie supérieure à l'organisation actuelle et éviteraient la fuite des capitaux. Pour les gens mentalement déficients, ils pourraient être représentés par leur avocat ou leur notaire, ou un avocat commun à chaque structure chargé des intérêts des clients. Pour la mise en place pratique : Création d'un site internet où rassembler : 1. les coordonnées des personnes âgées demandeuses 2. les coordonnées des soignants disponibles et intéressés : médecins, infirmiers, aides-soignants. 3.les échanges entre eux. Ce ne sont là que quelques idées personnelles, qui sont certainement loin de représenter l'ensemble des possibilités, mais elles sont applicables et maîtrisables à l'échelle humaine. Pour les gens désireux de voir du pays, il est facile de travailler dans d'autres pays de l'espace européen, dans la mesure où le diplôme d'infirmier de secteur psychiatrique répond aux normes du diplôme européen, et où les limitations existant en France sont absentes dans les autres pays. Ainsi la Belgique offre des possibilités de travail certaines dans les domaines suivants : 1.En psychiatrie, notre diplôme correspond à la spécialisation d'infirmier en psychiatrie. Les salaires en structures psychiatriques y sont plus élevés qu'en services généraux, les avantages sociaux plus élevés, les normes en personnel y sont plus précisément définies et bien supérieures à ce qui est pratiqué en France. La psychiatrie y a une influence bien moins grande que chez nous, de même que les divers "psy" non psychiatres, et la prescription de psychotropes y est proportionnellement moins répandue. Les normes en personnel sont également plus élevées dans les maisons de retraite et MRS (Maison de repos et de soin) . Si elles ne sont pas toujours respectées, les transgresseurs encourent néanmoins la fermeture pure et simple de leur établissement quand l'INAMI leur tombe dessus : pour un établissement de 95 résidents, là où en France ne travaille qu'une seule infirmière, en Belgique une dizaine est obligatoires. Toutefois la tendance de beaucoup d'employeurs pour détourner cette norme consiste à employer moins d'aides-soignantes et de personnel d'entretien et à faire faire leur travail aux infirmières : ainsi il est courant de se retrouver à beurrer les tartines, faire la vaisselle, servir à table, etc., en plus du travail infirmier, qui bien évidemment en pâtit. La hiérarchie entre différentes fonctions soignantes (infirmière et aides-soignantes) y est moins marquée qu'en France. En règle générale, le personnel y est plus important qu'en France, ainsi que le nombre d'établissements pour personnes âgées, offrant un choix assez conséquent. Les prix de journée y sont également moins élevés qu'en France. 2.Le travail à domicile en libéral est possible, à son propre compte ou pour une centrale de soins infirmiers. Il est généralement bien payé, mais les infirmières à domicile ayant leur propre cabinet sont souvent soumises à une somme de travail importante, commençant tôt le matin (entre 6 h 30 et 7 heures) pour finir parfois tard le soir (22 heures) , sans samedi ni dimanche quand elles ne sont pas associées et sans facilité pour prendre des vacances en raison des besoins constants de soins des patients (certains nécessitant trois interventions dans la journée), d'où le fait que certaines abandonnent au bout de quelques années pour pouvoir se consacrer davantage à elles-mêmes. Toute personne ayant un diplôme d'infirmière ou ayant obtenu son équivalence peut travailler en libéral. Donc pas de problème pour les infirmiers psy français éconduits de ce créneau. 3.Pour les centrales de soins, il convient d'être vigilant par rapport au salaire, certains employeur pratiquant des contrats de fausse indépendance et s'octroyant en toute impunité jusqu'à 60 % du prix des soins effectués. Les structures publiques offrent des garanties de conditions de travail correctes, et des barèmes de salaires décents comparativement au privé, mais il n'est pas facile d'y entrer car elles forment souvent leur propre personnel au fur et à mesure des besoins, et les emplois y sont généralement très demandés. [1] Voir à ce sujet le chapitre Hommage au Docteur Bernard L. [2] Voir l'enregistrement de l'une d'elle au chapitre Evaluation (1990 ). [3] Voir l'article Pénurie d'infirmières: un phénomène planifié sur le long terme. [4] Des systèmes de contrôle: techniques de contrôle et stratégies de non-contrôle, Isabelle AUBERT-BAUDRON, Interzone Editions. Septembre 2010: Voir, pour une meilleure compréhension des méthodes de management utilisées, le reportage d'Envoyé Spécial du 30 septembre 2010: "Que s’est-il passé à France Telecom?".Reportage visible à http://envoye-special.france2.fr/index-fr.php?page=reportage&id_rubrique=1733 et dans le dite de France Télévision ainsi que les articles suivants: -
Le
plan Next ou le harcèlement organisé de France
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